LA SOPHROLOGIE ET LA GESTION DES ÉMOTIONS :
IDENTIFIER, EXPRIMER, DÉPASSER. Les émotions : mode d’emploi.
La sophrologie, science de la
conscience harmonieuse est une méthode psychocorporelle qui, basée sur la
respiration, la relaxation, la pratique
d’enchaînements de gestes en harmonie avec une rythmique respiratoire spécifique
réalisés en état de conscience modifié, entre veille et sommeil, permet de se
connaître, de l’intérieur . Par sa pratique, on acquiert une capacité d’écoute
de son corps, la connaissance de son schéma corporel et une meilleure
connaissance de soi. On rétablit l’harmonie entre le mental et le corps. On
maîtrise les symptômes du stress et des émotions. Le regard que l’on pose sur
soi et sur sa vie devient bienveillant, objectif et on renforce ses capacités
et ressources.
Face aux émotions, comment
agir ? Les connaître, utiliser des « amis » gestionnaires et la
sophrologie.
I.
LES ÉMOTIONS.
L’émotion est une réponse
physiologique à une stimulation. Elle produit une réaction spécifique à une
situation précise. La réaction corporelle est intense au niveau de nos systèmes
circulatoire, digestif, respiratoire, glandulaire.
On ne confond pas émotion et
comportement : pour bien savoir de quoi on parle, on peut formuler
la phrase suivante « J’ai le droit de … (émotion) ; pour autant cela
ne m’autorise pas à … (comportement ». C’est une phrase à utiliser avec
les enfants. L’émotion ne légitime pas un agissement. Ex : à la tristesse
ne répond pas le remplacement de l’objet perdu ou cassé. La colère ne légitime
pas la violence.
L’émotion est conçue dans notre
cerveau droit (celui de l’inconscient et de l’émotionnel) et non dans le
cerveau gauche (celui du conscient et du rationnel). Depuis l’enfance nous
privilégions le cerveau gauche et lorsque nous voulons « maîtriser »
nos émotions c’est encore à lui que nous faisons appel.
Le mécanisme de l’émotion est en 3
temps : une charge (accumulation), une tension (saturation), une décharge
(évacuation, celle de l’extériorisation, de l’énergie libérée) qui marque le
retour à l’équilibre.
Émotion signifie é : aller vers l’extérieur et motion signifie mouvement (ex movere en latin). L’émotion doit donc
être exprimée. C’est dans sa nature.
Or, la société valorise le self
control, l’enfance est porteuse d’injonction au silence (on ne pleure pas, on
ne se met pas en colère..). Les émotions non exprimées sont refoulées dans
l’inconscient. Elles créent corporellement des zones de tension (cuirasse
musculaire de Wilhem RECIH).
Lorsque l’émotion n’est pas libérée elle
s’inscrit dans le corps.
Et les émotions finissent toujours
par se manifester. Ce qui ne peut être dit en mots est dit par le corps et il y
a une somatisation. Le corps est très
bavard et dit ce que l’on veut cacher. Il nous exprime tous nos blocages.
Les émotions sont porteuses d’un
message, de quelque chose que nous avons à comprendre. Elles ont toutes leur
utilité et l’enjeu n’est pas de les maîtriser, c’est à dire éviter qu’elles ne
se manifestent, mais de les gérer, ce qui est différent.
Il faut éviter le syndrome de la
« cocotte minute » jusqu’à créer un couvercle d’angoisse
généralisée: j’encaisse, je refoule et je finis par exploser de manière
disproportionnée, ou pas envers la bonne personne, ou à un moment inopportun.
Faisant naître encore plus de ressentis désagréables, culpabilité, honte… Ce
qui renforce l’impression qu’exprimer ses émotions est négatif. Alors que c’est
tout l’inverse !
Il y a 4 émotions de base (innées) qui se subdivisent en variantes
(acquises) et en ressentis (du bien être à l’euphorie, de l’inquiétude à la
panique, de l’agacement à la furie).
La Joie : c’est un moteur de vie, elle amène santé, motivation
pour avancer. La joie de vivre passe par une sensorialité exacerbée (5 sens en
éveil renforcés par la sophro), par s’étonner, se réjouir (regarder les choses
comme si c’était la première fois : principe sophro).
La colère : bien gérée elle est constructrice et positive.
Elle est le garant de notre intégrité et de notre identité. Le mieux est d’agir
dés l’agacement… Elle concourt au respect de notre territoire physique,
psychologique, de notre temps, de notre espace, de nos valeurs, de nous-mêmes. Elle
donne de la force, engage à lutter, à exprimer quelque chose.
La tristesse : comme elle est douloureuse, on essaie de
l’éviter. Lle pire est le déni de la tristesse qui est nécessaire pour faire un
travail de deuil, dans le sens qu’une situation s’achève. Elle apparaît chaque
fois que l’on doit s’adapter à un changement. C’est comme l’embrayage…Elle
libère. Elle ne se confond pas avec la dépression qui induit la perte du goût
de vivre, une fatigue, un découragement,
une perte d’estime de soi.
La peur : au départ, elle sert à nous protéger. Elle génère la
prudence. Mal gérée elle devient un frein et nous vide de toute énergie. La
peur est un mécanisme reposant sur le futur. C’est une projection mentale dans
le futur. Or quand le danger est vraiment là, on n’a pas le temps d’avoir peur.
On agit. On doit séparer les peurs rationnelles (danger objectif : donc on
en tient compte) et les peurs irrationnelles (fonctionnement en raisonnement
raccourcis : il faut les désamorcer) (SAP).
Et puis :
La honte : très négative, elle bloque l’estime de soi. On peut soit assumer la responsabilité de l’acte soit
remettre la honte dans le camp de celui ayant commis l’acte déviant.
La culpabilité :
Elle apparaît lorsqu’on fait quelque chose d’« interdit » : de
se reposer, de perdre son temps, de se tromper… . Pour éviter cela, on peut remplacer les
interdits par des choix de vie. Souvent, ce que l’on critique chez les autres
est ce que l’on ne s’autorise pas à soi-même : être exubérant par exemple.
Les critiques permettent de repérer nos interdits personnels. On peut citer la
culpabilité de refuser de porter les problèmes des autres : s’occuper de
ses problèmes permet de ne pas les faire porter aux autres, c’est tout sauf
être égoïste. Si on ne peut pas agir directement sur un problème, ce n’est pas
le nôtre. La responsabilité est l’antidote à la culpabilité.
La
frustration : elle concourt à permettre de se centrer sur les points
sur lesquels on peut vraiment agir et lâcher prise, découvrir la patience.
L’envie,
la jalousie. Lorsqu’on croise la réussite de l’autre, on sent notre
« nullité » et la honte de ressentir un tel sentiment. La jalousie nous
parle en fait de notre estime de nous-même et l’envie vient protéger toute
rupture dans ce fragile équilibre. L’envie nous parle de nos possibles oubliés
et surtout du fait qu’on n’a en pas fait le deuil.
Le mépris. Se mettre à la place de l’autre permet de le
comprendre et de l’accepter dans sa différence sans critiquer et juger), la pitié (idem), le désespoir, le regret, …
L’ANGOISSE, l’ANXIETE : Il s’agit d’un mal être indifférencié (qui fonde
le refoulement émotionnel), d’une peur par anticipation, disproportionnée. Elle
se marque par de l’irritabilité, de la nervosité, une inquiétude
chronique : la reconnaître et l’accepter permet d’éviter la dérive
pathologique.
NB : La violence
n’est pas de la colère mais une explosion de rage qui est la marque d’une
frustration non-acceptée. Respect de soi, respect de l’autre et respect de ses
responsabilités sont trois règles de base pour lutter contre la violence.
Mais comment faire pour gérer ses
émotions et ne pas se laisser submerger par elles ? Faire appel à des
amis !
II.
FAIRE
APPEL A DES AMIS : expression, accueil, corps, respiration.
Ce sont la relaxation qui permet de
se réconcilier avec le corps, la respiration avec son assistant le diaphragme, le
relâchement musculaire, la posture, la visualisation.
Tout cela est contenu dans la
sophrologie.
S’EXPRIMER.
La sophrologie aide à exprimer et à
gérer ses émotions et à limiter leurs manifestations corporelles. C’est vivre
la capacité à ressentir alors que se résigner et rester silencieux face à
l’émotion réduit à éteindre cette capacité à ressentir. Exprimer ses émotions,
c’est aussi se trouver face à soi, à ce que l’on est. Une colère par exemple peut souvent être
l’expression d’un besoin.
1ere Voie (voix) de la bonne
gestion des émotions, c’est les reconnaître et les nommer. Mettre des mots, le
mot « juste » sur le ressenti. En pratique, utiliser des formulations
commençant par « je » : je suis en colère parce que tu rentres
tard et non c’est à cette heure ci que tu rentres ! Ce sont des
déclarations : « actions/ressentis » : « Quand je me
suis rendue compte que tu avais oublié mon anniversaire (action) j’en ai
éprouvé une grande tristesse (ressenti). On peut aussi écrire et jeter la
lettre.
S’AUTORISER et ACCUEILLIR.
Il faut aussi se redonner le droit
de ressentir ses émotions. On a le droit d’être triste, le droit d’avoir peur
sans honte ni culpabilité. Il s’agit d’accueillir ce qui se passe en soit, sans
jugement, avec bienveillance. (Principe sophro).
L’émotion dans son expression doit
seulement être adaptée à la situation, au moment, en intensité et en durée. Son
expression doit être authentique et formulée à la première personne du
singulier et transmise à la personne concernée simplement et clairement.
LE CORPS.
EN tout cas, une chose est sûre
c’est que le point commun aux émotions et au stress plus largement reste le
corps. Les émotions, spontanées, naissent du corps. Nous percevons les
réactions corporelles négatives et désagréables pour nous qui se produisent
lorsque nous éprouvons une émotion et cela peut devenir un problème que de
combiner avec ces réactions physiques, qui ont une assise physiologique.
Le corps parle de nous ! Toutes les
expressions du langage parlent du corps et des réactions du corps à
l’émotion : rouge de colère, blanc de peur, sueurs froides, gorge nouée,
cœur qui éclate, cœur serré, jambes coupées, souffle coupé, souffle court, étouffer,
avoir la chair de poule, en avoir plein le dos, plein les pieds, casser les
pieds, tremblements, transpiration, maux de ventre, bourdonnements d’oreille,
chaleur, …
Pour ressentir dans le corps :
il faut ressentir le corps.
SOPHRONISATION DE BASE : lecture du corps
progressive qui amène de la détente et prépare toute séance et toute
activation. Permet de se recentrer, de se calmer, de mieux dormir.
Nous savons que nous ne pouvons
agir sur les éléments extérieurs qui génèrent les émotions en nous. Par
contre, il est tout à fait possible de
modifier nos propres agissements face à un évènement qui provoque une émotion.
Et quelle est la fonction corporelle que nous pouvons maîtriser ? La
respiration !
RESPIRER
La respiration est l’élément de
base, la clé de la gestion des émotions.
Elle est la base qui permet de mettre en place des « contre
réactions ».
III.
RECETTES
MINUTES POUR GERER SES EMOTIONS. RESPIRER, C’EST LA LIBERTÉ !
RESPIRER POUR LIBÉRER L'ÉMOTIONNEL.
Lorsqu’on ne s’autorise pas à
ressentir et à vivre ses émotions, il se crée un clivage important entre la
tête et le corps. Cette non écoute du corps, de ses perceptions et émotions se
traduit par des somatisations diverses.
Ne dit-on pas que l’on est
« hors de soi » lorsqu’on est en colère ? Il faut réapprendre à habiter son corps pour
ressentir toute la capacité de la joie de vivre, sentir de l’intérieur ce qui
fait du bien et ce qui fait du mal à notre corps.
Et vivre dans son corps c’est
d’abord RESPIRER. On perçoit ainsi les informations utiles du corps et on
retrouve l’envie de vivre, on contacte l’instant présent. Être heureux c’est ÊTRE un corps et non AVOIR un corps.
LA POSTURE.
Et dans ÊTRE un corps, il y a aussi
des questions de posture.
La posture du corps dans l’espace
intervient dans la gestion des émotions. La posture doit être la plus juste par
rapport à l’émotion que l’on veut exprimer.
Lorsque des émotions sont
contenues, elles sont bloquées à travers des attitudes figées.
La modification volontaire de la
posture du corps est un moyen de gérer les émotions : la posture debout,
l’ancrage, la rectitude de la colonne vertébrale permettent une bonne
respiration, une bonne oxygénéisation de l’organisme et d’offrir aux regards
une autre dimension en terme de communication (essayer de proposer une
conférence recroquevillée derrière un bureau, sans aucune ouverte, la tête et
les épaules rentrées, il y a eu de chances que vous soyez crédible et tout
simplement audible ! Le cerveau, la cage thoracique serré, tout va se
coincer ! Les bégaiements arriver, les trous de mémoire aussi…).
Tout cela se travaille et
s’acquiert en sophro avec la pratique de la relaxation dynamique du 1er
degré (prise de conscience du schéma corporel comme réalité vécu) et du 2ème
degré (contemplation de son propre corps dans l’espace).
RESPIRER.
A chaque émotion sa respiration.
La respiration est comme un
baromètre de notre état émotionnel intérieur. L’émotion essouffle, l’angoisse
étouffe, la surprise coupe le souffle, la tristesse fait soupirer. La peur
provoque une accélération de la respiration et un état de tension généralisé. Dans
une émotion, on modifie notre rythme respiratoire et par conséquent notre
rythme cardiaque.
Le diaphragme, muscle le plus
important de la respiration se bloque. Le ventre se contracte, la respiration
est incomplète, superficielle et accentue les phénomènes physiques.
Une bonne respiration, ample, est
nécessaire pour bien parler (éviter gorge serrée et boule dans la gorge).
Elle est nécessaire également pour
rétablir une aisance des organes digestifs.
Respirer permet de réguler les
émotions.
RESPIRER POUR NE PAS ENGRAMMER !
LA COLERE : Comment se
débarrasser de la colère avant que d’exploser à mauvais escient ?
-
SDN : nettoyer (correspond à la décharge de
l’émotion évoquée tout à l’heure : on active volontairement la décharge de
manière à ce qu’on ne la subisse pas et qu’elle ne s’inscrive pas dans le
corps). Expulser sa colère pour pouvoir faire face.
-
Respiration profonde : respiration abdominale,
respiration complète des trois étages (apaisante pour faire tomber la colère)
-
Karaté avec cible : décharge symbolique de la
colère
-
Tensions détentes en respiration synchronique
L’ANXIETE, L’ANGOISSE :
-
Chauffage corporel : libérer le diaphragme (grand
muscle de l’émotion)
-
Respiration relaxante : le calme et la détente
intérieure réduisent l’anxiété
-
SAP : anxiété est une perception négative de
l’avenir. On apprend à anticiper autrement.
-
-Pour mieux dormir : SB et SPLS
Exercice des ballons des émotions
pour les petits et les grands : mélange souffle et visualisation.
VISUALISER POUR GERER !
Se débarrasser des EMOTIONS
ENFOUIES :
-
SMSP :
émotions, pensées, comportements : pour reconnaître
-
SM
LA TRISTESSE : c’est une
émotion du passé :
-
sophro mnésie
-
respiration thoracique : les soufflets
thoraciques
LA PEUR :
-
Respirer pour calmer sa peur : respiration
abdominale, respiration complète des trois étages, respiration en carré :
permet de se centrer sur l’instant présent. Installer une respiration contrôlée
permet de ne pas se laisser submerger par des pensées parasites.
-
Visualiser : la peur est une émotion du futur. SAP
(sophro acceptation positive) : permet de désensibiliser une situation
générant une émotion, on apprend à la vivre autrement, avec des ressources sans
qu’elles soient inhibées par l’émotion.
-
Signe signal : il donne confiance car on sait que
l’on a un outil pour gérer la montée émotionnelle. On fixe une réponse
corporelle (ressenti positif) pour la déclencher à volonté. La détente devient
un réflexe automatique en cas de besoin.
RETROUVER UNE PAIX INTERIEURE :
Plus généralement, au-delà de la
gestion immédiate des émotions, on peut se consolider, de l’intérieur, face aux
évènements extérieurs qui peuvent générer nos réactions en retrouvant un
détachement, une sérénité et une stabilité intérieure. La pratique régulière de
la sophrologie amène à ce nouvel état d’être en harmonie avec soi et donc en
harmonie avec les autres. La Relaxation dynamique du 3ème degré,
inspirée du zen japonais, marque un point d’orgue de la connexion à cet état
qu’elle renforce.
LA JOIE
Capitaliser la joie, le ressenti du
bonheur :
- SPP : sophroprésence du
positif
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