LA SOPHROLOGIE ET LE
COUPLE
Au fil des séances individuelles, j’entends combien dans les
rapports au sein du couple, il importe, avant d’être bien avec l’autre, d’être
bien avec soi….
Être disponible à l’autre passe par la capacité à acquérir la
capacité à délimiter son espace intérieur et à pouvoir se départir des tracas
quotidiens, professionnels ou familiaux.
De sa capacité à s’écouter soi et à être capable de s’accepter
dans ses ressentis, de se reconnaître dans ses ressentis, découle la capacité à
entendre l’autre et à entrer en communication.
Tendu, stressé, on ne peut envisager cette disponibilité, cette
ouverture.
Fatigué non plus. Se donner des espaces, des temps de récupération
est fondamental.
L’apprentissage de la détente corporelle entraîne la déconnexion
d’avec des ruminations mentales préjudiciables à une véritable présence à
l’autre, qu’elle soit physique ou mentale.
Vient ensuite l’aspect plus intime de la prise de conscience du
schéma corporel. L’harmonie au sein d’un couple résonne au travers d’une
harmonie réalisée dans les relations intimes physiques. Se connaître dans et
par son corps et ses sensations corporelles concourt à un vécu agréable de
celles-ci.
Savoir s’entendre dans ses sensations corporelles permet de
s’entendre aussi dans une intimité avec son partenaire.
L’harmonie en la matière tient également au lâcher-prise d’une
part, et à la présence, à la présence à l’instant présent d’autre part.
La sophrologie concourt à cette (re-)conquête de la capacité à
vivre l’instant présent, sans pollution d’éléments passés et sans pollution de
projections futures.
Cet investissement de l’instant présent réalise le véritable
lâcher prise. L’investissement de l’instant présent vierge d’éléments
perturbateurs anciens ou issus d’in futur hypothétique amène à appréhender
autrement les situations de la vie de couple quotidienne. De banales, elles
peuvent s’orner d’autres couleurs. Celles d’une nouveauté chaque jour redécouverte.
Désapprendre à présumer qu’elles seront les attitudes et les
réactions de l’autre. Cet autre qui partage notre vie, que nous avons choisi
est toujours présent tel que nous l’avons aimé. Ne pas l’enfermer dans un
regard connoté est à la fois une marque d’amour et le gage de rendre chaque
jour présente l’émergence de ce qui nous a plu, attiré, fait vibré chez l’autre
au point de partager sa vie avec lui ou avec elle.
La pratique de la sophrologie permet progressivement d’apprendre
à voir les choses autrement. Non pas en les couvrant artificiellement d’un
voile de positivité mais en leur redonnant leur juste dimension, objectivement.
Cette prise de hauteur, de distance est salvatrice dans la
relation de couple. Si l’autre change, nous changeons, aussi…. Si nous
changeons, l’autre change, aussi…Il y a une interactivité toute en alternance
et sans imperméabilité dans les relations de couple. Celui sur lequel nous
pouvons agir est nous-même…
L’acceptation de soi, la reconnaissance de soi, dans sa pluridimentionnalité,
ses zones d’ombre comme de lumière, nous fait cheminer vers un apaisement et
une plénitude intérieure qui, en nous renforçant, ne soumet plus les actes de
l’autre au prisme déformant de notre regard.
C’est une voie de la liberté que l’on se donne et que l’on offre
à l’autre d’avoir ses ressentis propres.
C’est une peu comme si on savait désormais que toute parole ou
tout acte de l’autre n’est pas émis contre
nous mais seulement ramené à ce qu’elle/il est ; à savoir l’expression
d’un ressenti individuel dont nous pouvons être éventuellement le sujet.